Juliet Cameron Andrews avait récemment plié bagage. La belle avait décidé de quitter son Boston natal pour Detroit. On lui avait parlé qu’une adaptation en série télévisée pourrait être envisageable pour Dangerous Minds, sachant que depuis Shattering Fate, la ville du Michigan était reconnue pour son studio de production. Elle ne savait pas ce que tout ça donnerait, mais la mexicaine avait tout de même envie de prendre une chance. Elle n’avait plus personne qui la retenait à Boston de toute manière. Sa mère avait été assassinée il y a plusieurs années et son père vivait à l’autre bout du pays. Elle ne le voyait que très rarement. Elle n’avait même jamais été jusque là-bas pour le voir – chose qu’elle devrait faire un de ses quatre. Enfin, la belle avait tout installée dans sa maison près de la plage et continuait à vivre aisément face à la vente de ses romans. La brune avait régulièrement des dédicaces à faire à travers la ville et souvent ailleurs aussi. On ne pouvait pas dire qu’elle ne voyageait pas depuis qu’elle était reconnue. Une chance pour Cameron, elle n’avait pas d’enfants, ni de famille pour la retenir en ville constamment.

Aujourd’hui, son agent lui parla d’une conférence à la librairie du Hurringhton’s Mall. Ainsi, la belle s’habilla, se peigna et se maquilla pour ensuite rouler jusqu’au centre commercial de la ville. Il s’agissait d’une bâtisse gigantesque et magnifique également. Andrews passa plus de deux heures à signer jusqu’à ce qu’elle termina. Après, la brune passa quelques boutiques pour s’acheter de nouvelles fringues, mais avant de partir, elle se souvenue qu’elle avait laissé quelques trucs à la librairie. Elle se rendit jusque-là pour les prendre, en entrant dans la petite boutique, elle aperçut l’édition d’un nouveau roman qui venait d’être ajouté au présentoir avant – à côté de Dangerous Minds tome 5. La belle attrapa le volume et commença à lire le résumé du roman jusqu’à ce qu’une femme lui fonça droit dedans. Juliet fut plutôt étonnée par cette interaction, elle tomba droit à terre, les mains à l’avant pour amortir le choc. Cameron se retourna et afficha un sourire face à la rouquine terrifiée. « Ce n’est rien, je suis en vie ! Je suis en vie ! » S’exclama-t-elle d’un ton amusé. Elle se retourna et passa une main sur son ensemble noir qui s’était à peine abimée.

Vendredi, probablement sa seule journée congé de la semaine…en fait si, c’était l’unique journée complète qu’elle avait réussi à obtenir en reprenant les reines du Cup&Cake. Il fallait dire que de s’occuper d’un commerce n’avait jamais fait partie de ses rêves ou de ses projets, elle voulait se concentrer sur sa carrière d’actrice au grand écran, mais tout de même avec la mort de sa mère, Leighton se voyait chanceuse d’avoir quelque chose pour payer ses factures… et travailler le plus souvent possible lui faisait réellement économiser de l’argent à long terme, certes cela bloquait un étudiant de se trouver un emploi, mais la rouquine se disait que d’ici quelques années, elle pourrait faire travailler n’importe quel jeune sans soucis, mieux valait pour l’instant de se concentrer sur ce qu’elle pouvait gagner.
La rouquine se leva donc très tard dans l’après-midi, regardant le cadran à de nombreuses reprises, bien trop lâche pour se lever d’un unique coup d’envoi. Une fois debout, elle passa à la salle de bain pour se faire couler une douche, lieu où elle resta une bonne vingtaine de minutes avant de sortir pour se vêtir d’un jeans et d’un chandail blanc et rouge. La rouquine était loin d’être quelqu’un d’énergétique le matin, il lui fallait à tout prix son café avant de pouvoir débuter sa journée, ce qu’elle fit donc. Lorsque son rituel habituelle fit complété, la jeune femme attrapa ses clés, puis marcha dans le centre-ville, cherchant quelque chose à faire de sa peau, elle avait franchement marre de toujours se cloîtrer à la maison lorsqu’elle pouvait se reposer, aujourd’hui dépenser – pas trop tout de même – lui serait bénéfique, elle entra donc dans l’immense librairie qui se trouvait juste devant elle, réalisant qu’elle n’y avait jamais mis les pieds, préférant acheter ses livres à rabais dans des kiosques ou sur le net. Intriguée, elle parcouru quelques rangés puis remarqua un livre qu’elle aimait particulièrement; Tome 5! Seul fut ce qui sorti de sa bouche lorsqu’elle se mit en marche vers la rangé de la vitrine. Dangerous Minds, probablement la série la plus attendue en ville – du moins pour Leighton qui dévorait littéralement cet œuvre littéraire -. Excitée, la jeune femme ne porta pas attention puis se tourna, remarquant que ses clés venaient de tomber de la poche de ses jeans foncés. Elle les ramassa donc, se relevant d’un bond, ne remarquant pas qu’une jeune femme se trouvait justement là, la faisant donc tomber par la même occasion. Oh, excusez-moi, j’suis désolé… mes clés sont tombés et… Elle s’arrêta, riant un trait, nerveuse par cet incident. Ce bouquin me fait faire de drôles de trucs… Dit-elle, tout en prenant le tome de Dangerous Minds. C’est que je l’attends depuis un sacrez bout… Puis elle regarda le prix à l’arrière. Waouw…il est pas donné ici! S’exclama la rouquine, pas des plus habitués d’acheter des livres à l’état neuf.

La rumeur qui amenait Cameron Andrews à accepter le contrat d’une série à l’effigie de sa série de roman « Dangerous Minds » avait rapidement fait le tour de la ville. Detroit était depuis quelques années réputés pour la création de série télévisée. Cameron faisait justement partie des fans de Shattering Fate qu’elle suivait depuis ses débuts, deux années auparavant. La brunette avait toujours été fan de tout ce qui était fictif, les films, les romans et les séries, elle débordait elle-même d’une imagination surdéveloppée, ce qui expliquait le succès éminent des livres qu’elle publiait. La belle écrivaine adorait son métier et se trouvait totalement conquise par ce qu’elle faisait. Elle n’avait plus personne pour la supporter du côté familial, après le meurtre sordide de sa pauvre mère, donc ses fans lui permettaient d’avoir un peu de soutien. Récemment, elle avait confié son histoire à un magazine, bien qu’elle en était resté vague. Le tueur qui s’était occupé du cas de sa mère par hasard ne pourrait même pas comprendre le lien avec sa mère, sachant que le meurtre avait sans doute été commis par pur hasard – ce qui n’était malheureusement pas le cas, mais Cameron n’en savait rien – elle tenait bon et vivait de son nouveau statut. La belle Andrews n’avait jamais été très chanceuse dans la vie, toujours très pauvre, mais depuis son succès, la mexicaine avait beaucoup d’argent et une belle maison près de la plage. Cela faisait amplement son bonheur et elle ne demandait rien de plus.

Ainsi, les jours passaient et elle profitait de sa nouvelle résidence. Detroit offrait réellement de grandes possibilités. Elle appréciait comment cette ville s’était transformée avec le temps, elle se souvenait lorsqu’elle était plus jeune, de l’état des lieux, c’était jolie, mais il y avait un taux de crime surélevé, un niveau de vie très maigre contrairement à aujourd’hui.

En profitant de sa journée, Cameron décida de faire le tour des boutiques après sa séance de dédicace. Le tome 5 de son roman avait rejoint les tablettes dans la matinée, ce qui expliquait la folie des ventes. Elle s’imaginait déjà ce que tout ça ressemblerait partout dans le monde. La femme pouvait être fière de son travail finalement. Oui, on l’a bouscula, mais Cameron ne prit pas en compte ce fait. Cette femme semblait sincèrement amicale et elle ne voulait surtout pas lui faire la peau. Elle n’était pas comme ça de toute évidence. Elle lui sourit grandement, cette rousse semblait surtout très fan de ce qu’elle faisait, ce qui combla l’écrivaine de bonheur. « Ce n’est pas bien grave ! Je vous comprends, si c’est pour ce livre, j’accepte qu’on me jette par terre à tout moment ! » Cameron éclata de rire. Elle observa le femme qui semblait un peu choqué par le prix du bouquin – qui était concurrentielle, mais pour une étudiante de cet âge, un peu lourd sur le budget sans doute – la jeune Andrews sourit. « C’est le prix d’un roman régulier je dois avouer ! mais si c’est votre budget qui vous inquiète, je vous l’offre ! Je m’arrangerais avec les propriétaires de la librairie ! » Dit-elle, sans comprendre que Leighton ne faisait pas le lien.

La rouquine n’avait pas de l’argent à jeter par les fenêtres et sa plus grande passion hors du cinéma était vraisemblablement la littérature. À son appartement, elle avait de nombreuses tablettes consacrés à ses bouquins et deux grandes bibliothèques de livres usagés -elle devait en avoir trois ou quatre neufs seulement et c’était des cadeaux en temps normal- et dépenser autant pour un seul livre alors qu’elle en avait au moins quatre à ce prix la faisait se sentir mal. Elle reposa doucement l’ouvrage sur la tablette, souhaitant de tout cœur qu’un exemplaire pas trop amoché se trouverait sur une tablette d’un magasin à grandes surfaces ou bien sur une étagère de boutiques de livres usagés. « Ce n’est pas bien grave ! Je vous comprends, si c’est pour ce livre, j’accepte qu’on me jette par terre à tout moment ! » Leighton eu un rictus, elle ne voulait pas se moquer de la jeune femme après tout, ni d’elle-même, mais ce livre était une vraie perle! La rouquine se reprit, replaçant une mèche folle derrière son oreille percée. À dire vrai, elle se serait tout autant laissé jeter par terre pour ce bouquin…l’auteure avait beaucoup de talent jusqu’à maintenant comme pouvait le démontrer ses nombreux romans, tous aussi captivants les uns que les autres, en sommes il s’agissait de la série préférée de la belle rousse et à peu près tout son entourage le savait. « C’est le prix d’un roman régulier je dois avouer ! Mais si c’est votre budget qui vous inquiète, je vous l’offre ! Je m’arrangerais avec les propriétaires de la librairie ! » Leighton n’en crut pas ses oreilles, croyant premièrement à une blague, elle ricana amèrement, replaçant de nouveau sa mèche rousse derrière son oreille. Vous vous moquez de moi! Répliqua sans réfléchir la jeune actrice, regardant une seconde fois la jeune femme avant d’ajouter : Pourquoi vous feriez ça? Évidemment elle n’avait nulle connaissance d’être juste en face de celle qui avait écrit le livre qu’elle souhaitait justement avoir.