Come on, let's set the world on fire !
Ft. Julio R. Clarkson Gomez & Léonie B. Evans

« Léonie, tu vas au bal du printemps ? »

La jeune fille rangeait ses affaires de sport dans son casier et vérifiait son emploi du temps, les écouteurs visés dans les oreilles. La musique lui transperçant les tympans elle ne put que voir les lèvres de son ami bouger. D’un air innatentif, elle referma son casier avec fracas après avoir glissé ses affaires dans son sac.

« Quoi ? Qu’est-ce que tu disais ?
- Oh Léo tu crains ! Je parlais du bal de printemps, tu y vas ?
- Oh non, pitié me dit pas qu’ils font encore ce genre de trucs à la fac.
- C’est pas vraiment comme les bals du lycée, c’est plus une fête bien habillée enfait.
- Ok, alors dis-moi est-ce que j’ai une tête à vouloir aller au bal, Cia ?
- Oh c’est bon j’ai compris ! T’es vraiment pas drôle !
- C’est toi qui me gâche ma bonne humeur à me parler chiffons !
- Tu parles ! Ta mère t’as parlé de ce que grand-mère voulait faire d’ailleurs ?
- Oh non encore un projet de pub ?
- Pire ! Un défilé. Ma mère m’a dit que si je ne voulais pas je pouvais dire non, mais tu sais comment ca se passe.
- Oui, de toute façon on verra ca au déjeuner dimanche, je vais en parler à Julio.
- Ok à toute à l’heure ! »

Ciaran était peut-être le moins à plaindre, sa mère lui passait tout, même s’il n’en profitait pas, et il était facile pour lui d’esquiver ce qu’il voulait. La jeune fille lui adressa un signe de la main avant de s’enfoncer dans la foule d’élèves. Un sourire illumina le visage de la jeune fille lorsqu’en avançant un peu plus loin, elle vit son cousin, Julio. Du moins son cousin, techniquement, elle savait très bien qu’il avait été adopté et qu’ils n’avaient aucun lien de sangs. C’était une excuse qui lui servait beaucoup d’ailleurs quand elle avait mauvaise conscience quand aux sentiments qu’elle éprouvait envers celui-ci. Non ce n’étais pas les mêmes que pour Aidhàn, mais à défaut d’être semblables, ils étaient tout aussi fort, et c’était bien cela le problème. On leur avait souvent dit que c’était un jeu, seulement ils avaient grandit, et ce n’en était plus tellement un. D’un geste elle tapota l’épaule du dit Gomez et se planta devant lui, un large sourire aux lèvres. « Salut toi ! » Julio avait été adopté par son oncle Ysmael, et elle savait que tout n’avait pas toujours été facile pour lui, avec le monde dans lequels ils vivaient, mais elle l’avait toujours défendu et soutenu quoiqu’il arrive. « Dis, est-ce que tu sais que notre chère grand-mère veut à nouveau nous mettre le grappin dessus ? » La jeune Evans ria légèrement, avant de continuer, « J’ai deux heures de libres, ca te dit de rester avec moi ? Si t’as pas cours bien sur ! »

© Belzébuth

Julio Ҩ Léonie

« Come on, let's set the world on fire ! »

Les cours, les couloirs, les amphithéâtres, les salles de classes. L'université, ça n'avait pas grand-chose de différent par rapport au lycée. Les mêmes bals toujours, les populaires et les losers, les intellos et les cancres, les profs et le reste de la smala. Il se demandait parfois comment il avait pu prendre médecine quand il voyait à quel point il allait se casser le nez sur les partiels et les examens de fin d'année. C'était ça, l'art de prendre les choses, parfois, un peu trop à la légère. Soit il finirait l'année scolaire reclus, bossant jour et nuit sans voir personne, soit il redoublerait, aurait une seconde chance. Bizarrement, c'était la seconde option qui lui aurait le plus plu si son cas en arrivait là. Julio claqua la porte de son casier et retint un gémissement. Ou un cri. Au choix. Note personnelle : Toujours vérifier que l'on a pas la main posée toute proche du casier quand on le referme brutalement. C'était pas grand-chose, mais déjà il pestait en silence, suçant le côté de son petit doigt qu'il avait magistralement pincé, coincé, relativement abîmé et déchiré. Une chose était certaine : Il n'avait peut-être pas de gènes communs avec ses parents, mais bon sang, il avait quand même hérité de la maladresse de Downy. Mixée à cette pointe d'arrogance tout droit sortie du côté Ysmael et Gomez de sa vie, le mélange était détonnant. Le boulet ultime, dans certaines occasions, pour mieux parler. C'est ainsi qu'il vit Léonie, un peu plus loin. Elle lui fit signe et il y répondit de sa main libre. Léo, sa cousine. Léo, sa cousine qui n'était pas vraiment sa cousine sur le plan technique vu qu'ils n'avaient aucun ADN commun. Léo, sa cousine qui n'était pas vraiment sa cousine sur le plan technique vu qu'ils n'avaient aucun ADN commun et avec laquelle ils s'embrassaient tout-à-fait innocemment quand ils étaient tous deux des gamins. « Hey 'choute ! » Il esquissa un sourire. C'était quand ils étaient gamins, ce n'était qu'un jeu. Mais il avait toujours ce ressenti un poil différent avec Léonie. « Tu veux dire qu'elle veut me mettre le grappin dessus plutôt ! Je ne fais pas rager Tim pour rien quand même ! » Son rire accompagna le sien, bref et sonnant avec sincérité. Il avait relâché sa blessure de guerre qui palpitait sur le côté de son doigt. En un mot, oui, un seul, il était un boulet. « J'ai.. pas cours non plus, pour une fois ! Allez viens, l'affreuse, j'veux bien rester avec toi ! » Un large sourire, et il passa son bras autour des épaules de la Evans. Reprendre le flot des élèves, marcher tranquillement parmi les autres. Il reprit machinalement sa blessure à ses lèvres, et jeta un coup d'oeil en panoramique autour de lui, avant de retomber sur Léonie. Ah ben, oui, elle était juste à côté. Nigaud. « J'me suis refermé la porte de mon casier sur le doigt.. j'peux te dire que y'a pas besoin de faire médecine pour savoir comment ça fait mal ! »

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